Une statistique suffit parfois à faire vaciller nos certitudes : 80 % du territoire islandais est inhabité, mais chaque parcelle accessible se mérite. L’Islande ne se livre pas à la légère, même pour le campeur aventureux.
En Islande, le camping sauvage n’a plus sa liberté d’antan. Les règles se sont resserrées : planter sa tente n’importe où ne se fait plus à la légère, et l’arrivée imprévue d’un orage peut vite tourner la soirée en épreuve. Anticiper sa journée, vérifier l’emplacement du prochain camping, consulter la météo : voilà le quotidien des voyageurs en quête d’aventure sans imprudence. Ici, l’improvisation paye rarement, sauf si l’on veut passer la nuit sous la pluie, abri précaire en prime.
Les campings sont répartis de façon inégale sur l’île. Certains coins touristiques ou proches du littoral profitent d’une offre luxuriante, quand d’autres secteurs en sont presque dépourvus. Les infrastructures réservent aussi leurs surprises : douches chaudes et espaces conviviaux pour les chanceux, robinet glacé et sol rocailleux pour d’autres. Le confort islandais connaît de vraies variations, même au cœur de l’été.
Camper en Islande, une expérience unique au cœur de paysages sauvages
L’Islande prend un malin plaisir à bousculer les habitudes. Camper ici, c’est accepter l’idée que chaque aube apporte sa part d’imprévu. Ceux qui franchissent le pas n’attendent ni routine, ni standardisation. Le décor évolue sans relâche : champs de lave sculptés par la lumière, chute d’eau grondante au loin, silhouette d’un volcan sur la ligne d’horizon.
Le camping dévoile l’île sous un angle singulier. Loin de la Route 1 et des itinéraires très fréquentés, beaucoup d’aires de camping s’installent dans des cadres spectaculaires. L’apprentissage se fait vite : composer avec le vent, adapter ses plans aux éléments, embrasser cette liberté limitée mais authentique.
Voici trois raisons concrètes qui incitent à franchir le pas :
- Liberté d’itinéraire : chaque matin, choisir son cap selon l’humeur ou la météo, sans contrainte de réservation ou d’étape figée.
- Observation des aurores boréales : d’août à avril, loin des lumières humaines, on découvre l’Islande sous le spectacle fascinant du ciel polaire.
- Rencontres animales : la patience paie : cygnes chanteurs, sternes arctiques ou renards polaires se laissent parfois surprendre sur un sentier ou au petit matin.
Voyager en van ou sous la tente, c’est ralentir et renouer avec la force des éléments. Les nuits s’imprègnent du souffle du vent, des lueurs changeantes, du silence imposant. L’expérience marque durablement, offrant un regard neuf sur la nature et sur ses propres limites.
Quels sont les meilleurs endroits pour poser sa tente ou son van en Islande ?
La variété des paysages islandais se reflète dans les options pour camper. Quelques repères permettent de cibler l’expérience qui correspond à vos envies.
Le sud de l’île, plus fourni en infrastructures, rassemble bon nombre de campings, souvent proches de lieux emblématiques comme Skógafoss ou Seljalandsfoss. Entre plages de sable noir et falaises abruptes, l’ambiance y est unique, même si les emplacements populaires se remplissent vite.
Tout au long de la Route 1, on croise une succession de campings de qualité variable, ouverts parfois à l’année : panoramas sur les glaciers, accès aux lagunes ou immersion dans les zones volcaniques rythment les arrêts. Ceux qui optent pour la tente de toit ou le van trouvent des parkings adaptés et soigneusement intégrés dans la nature environnante.
Le nord attire avec le secteur du lac Mývatn : volcans, sources chaudes, oiseaux rares s’y découvrent sans la frénésie du sud. Les campings, moins fréquentés, favorisent les nuits calmes, parfois sous les lueurs d’une aurore boréale. Plus vers l’ouest, les fjords déroulent leurs paysages préservés, de Ísafjörður à Rauðisandur et sa plage de sable rose, parfaits pour qui cherche la tranquillité et l’émerveillement.
Le camping sauvage, longtemps monnaie courante, a vu ses règles évoluer depuis 2015. On ne peut plus s’installer n’importe où : seules les zones isolées, loin des fermes et terres agricoles, l’autorisent, à condition de ne laisser aucune trace. Les campings officiels, nombreux et variés, restent la solution sereine et respectueuse du pays.
Équipements essentiels et astuces pour un séjour réussi sous le climat islandais
Le climat islandais ne fait jamais de promesse de clémence. Même en été, la pluie, le vent et la fraîcheur nocturne demandent de la prévoyance. Il ne suffit pas d’un simple sac de couchage : privilégiez le modèle qui affronte les températures négatives et repousse l’humidité persistante. Pour l’abri, la tente solide, quatre saisons, bien arrimée, s’impose. Les arceaux résistants et les piquets adaptés aux sols volcaniques font la différence.
Avant de partir, considérez ces équipements incontournables :
- Vêtements superposés : optez pour la superposition, sous-couches chaudes, polaire, veste imperméable, et pensez aux gants et bonnet.
- Matériel de cuisine : même si les campings prévoient parfois des salles communes, le réchaud fiable et quelques repas simples à cuisiner offrent une vraie autonomie.
- Eau potable : l’eau du robinet, excellente partout en Islande, remplit gourdes et bidons utiles lors d’étapes éloignées de tout.
Installer sa tente dos au vent, tendre avec soin tous les haubans, ancrer solidement les piquets dans le sol sont des gestes qui évitent bien des soucis. Certains campings proposent des douches chaudes grâce aux sources géothermales ; le maillot de bain ne prend pas de place mais s’avère bienvenu pour s’y délasser.
Parmi les autres accessoires à ne pas négliger : une lampe frontale, indispensable dès que la nuit devient profonde ou pour guetter les aurores, un matelas isolant, une trousse de premiers soins, et surtout une batterie externe pour tenir la distance loin des prises électriques.
Règles locales, sécurité et conseils pratiques pour profiter sereinement du camping en Islande
Les lois concernant le camping sauvage ont été resserrées : depuis 2015, seules les zones prévues à cet effet ou des emplacements officiels accueillent les campeurs, afin de protéger une nature vulnérable et éviter les dégradations. Les contrevenants risquent une sanction ; mieux vaut donc préparer ses étapes et s’informer, car ici, la tolérance n’est plus de mise.
Les campings accueillent souvent les voyageurs avec une salle commune, parfois une cuisine partagée qui rend les repas moins aléatoires par mauvais temps. Côté salle d’eau, la propreté et l’accès sont généralement au rendez-vous, bien que quelques pièces soient utiles lorsque la carte bancaire n’est pas acceptée aux commodités.
Pour ceux qui enchaînent les nuitées, la Camping Card est une carte prépayée pluricampeurs qui donne accès à plusieurs dizaines de sites sur l’île, avec paiement forfaitaire. Pratique et économique, elle répond bien aux besoins des séjours estivaux en itinérance.
La météo mérite une vigilance constante, sous peine de se heurter à des routes bloquées ou des conditions extrêmes. Avant de prendre la route, prendre quelques instants pour consulter les bulletins d’alerte permet souvent d’éviter la mauvaise surprise. Le bon sens dicte aussi de ne rien laisser dehors la nuit et de privilégier les parkings stables pour éviter l’enlisement.
Si certains terrains offrent des bornes de recharge, leur disponibilité est limitée. La batterie externe devient donc l’alliée de tout campeur avisé qui souhaite garder lampe, appareil photo ou téléphone prêts à l’emploi à tout moment
Camper en Islande, c’est se frotter à un pays entier, sans pouvoir tout y contrôler. Ce que beaucoup retirent de cette aventure ? Un souvenir indélébile, fait de vent, de ciels fous et de l’impression grisante d’avoir partagé, le temps d’une nuit, la force du paysage le plus pur d’Europe.


